DUNEDIN, le 18 mars 2015. La 3ème épreuve de la compétition The Ultimate Waterman, le paddle SUP, s'est déroulée comme prévu la veille, au spot de Pinnacles sur la péninsule Otago près de Dunedin, une ville du sud de la Nouvelle Zélande. Nos 8 athlètes ont du affronter le froid, le vent pour en découdre en paddle SUP sur cette vague du bout du monde. L'accès a été périlleux. Les riders s'y sont rendus avec les jets et les juges, l'équipe de tournage et l'envoyé spécial de Tahiti Infos se sont fait déposer en haut des falaises par hélicoptère. Un vent fort arrivant tout droit de l'antarctique a compliqué la situation.
Kai Lenny, le champion du monde de paddle SUP avait annoncé logiquement qu'il allait utiliser son joker. (le 'whammy' double le score des deux premiers). Contrairement à la discipline 'short board' qui s'était déroulée avec une série unique de 8 compétiteurs, deux séries de 4 compétiteurs ont été lancées : D'abord Manoa Drollet, Georges Cronsteadt, Mark Visser et Kala Alexander dans la 1ère, Kai Lenny, Daniel Kereopa, Connor Baxter et Danny Ching dans la 2ème.
Dans la 1ère série, malgré une vague interminable, Manoa termine 3ème et ne parvient pas à se qualifier pour la finale. Georges Cronsteadt, tétanisé par le froid et gêné par une planche trop petite, n'arrive pas à prendre de vague. Le vent est fort et les conditions totalement nouvelles pour nos deux athlètes qui étaient, avant cette 2ème épreuve, 1er et 4ème au classement. Une otarie pointe le bout de son museau dans cette zone, fréquentée paraît-il par le grand requin blanc.
On retrouve en finale Connor Baxter, Kala Alexander, Kai Lenny et le local de ce concours, le maori Daniel Kereopa. Connor Baxter semble rencontrer quelques difficultés, Kala Alexander prend quelques bonnes vagues et manque de se retrouver sur les rochers, il ne doit son salut qu'à un plongeon in extremis.
Kai Lenny maîtrise son sujet, il est relativement à l'aise sur sa petite planche. Quand il attend les vagues, il a du mal à rester debout dessus tellement elle est petite. Une fois lancé, il peut faire des manœuvres radicales, la petite taille de la planche devenant un avantage. Alors que Kai mène lors de la finale, Daniel Kereopa, relativement malchanceux lors des deux premières épreuves, parvient à se lancer sur une belle vague qui va lui offrir une section tubulaire, qu'il va savoir exploiter à la perfection.
Une fois revenus à l'embarcadère, l'annonce est faite de manière officielle : Le rider maori remporte l'épreuve et reçoit les félicitations du groupe, notamment celles des Tahitiens. Son joker sera utilisé sur sa discipline de prédilection, le longboard, la prochaine épreuve. Daniel Kereopa n'a pas de sponsor, il surfe sur des planches shapées par lui même et essaye de développer sa marque. Il s'occupe de son école de surf avec son amie, dans la région d'Auckland.
Daniel Kereopa juste après sa victoire :
Après la malchance des deux premières épreuves, c'est finalement la satisfaction ?
« Oui, la douleur et l'incompréhension que j'ai ressenti après l'épreuve de waka (va'a) et celle du short board sont oubliées (rires). Le gros travail d'entraînement a finalement payé. Gagner cette épreuve est pour moi un moment privilégié. »
Comment étaient les séries vécues d'en bas ?
« Cela n'a pas été facile de savoir le début et la fin des séries, combien de temps il restait etc mais nous avons eu une bonne équipe de water patrol qui a su relayer les informations, j'ai eu de la chance car les vagues étaient en train de baisser un peu et j'ai eu une bonne vague en début de série et une autre à la fin. »
Le vent n'était pas trop fort ?
« On a eu un gros vent off shore, les vagues cassaient un peu trop près des rochers. Il y a de gros rochers dans ce spot de Pinnacles. On a essayé de les éviter pour notre sécurité, en essayant de prendre les vagues qui allaient nous permettre de les dépasser. Cela a été vraiment un gros challenge de gagner cette épreuve de SUP aujourd'hui. »
Tu joue ton joker sur le longboard ?
« Les boys ne le savent pas vraiment pas j'adore le longboard. (rires) Je suis effectivement dans une bonne position maintenant grâce à cette victoire. »
Tes étudiants vont être fiers de toi ?
« Oh oui, je vais pouvoir leur dire qu'ils ont le meilleur coach de Nouvelle Zélande ! (rires) Ils vont devoir me croire plus qu'au début (rires).
On te voit beaucoup sourire, rire, partager ton amour pour ta culture maorie, ton pays ?
« Oui, c'est un voyage trop court pour connaître vraiment la Nouvelle Zélande. Je veux m'assurer que les visiteurs ressentent un peu de ce que moi je ressens par rapport à mon pays. Juste aller leur chercher des coques pour montrer que je prends soin d'eux car c'est comme ça, la Nouvelle zélande sait accueillir. Je souris beaucoup, je ris beaucoup, je me fais des amis...Tous les néozélandais le font. Pour qu'ensuite la communauté puisse s'élargir, il faut leur montrer un peu qui nous sommes. »
Un message pour le public qui te lira à Tahiti ?
« Dans la vie il faut rire, rire, rire et...rire encore. » SB
